Don’t forget !

 

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21/01/2016

Heureux sont les simples d’esprit… Il y en a des idées, des souvenirs, et des questions qui rodent dans mes pensées. Suis-je malheureux pour autant ?

J’avais demandé au père-noël de la bonne lecture. Alors il m’a offert deux livres de poche et il ne m’a pas déçut !
Le premier « La vie devant soi » d’Émile Ajar est une leçon de tolérance et d’amour. C’est le regard d’un petit garçon de « 10 ans » sur la vie, la religion et l’amour. Il nous parle avec sincérité de tout ces sujets que l’on aborde souvent avec précaution et retenu,tel que les juifs, les musulmans, la prostitution, les services sociaux, la misère, la laideur, la solitude et l’oubli. C’est le genre de livre qui nous donne l’envie d’aimer la vie.
Quelques extraits du livre qui m’ont plus:

« On a dormi à côté du sommeil du juste. Moi j’ai beaucoup réfléchi là-dessus et je crois que Monsieur Hamil a tort quand il dit ça. Je crois que c’est les injustes qui dorment le mieux, parce qu’ils s’en foutent, alors que les justes ne peuvent pas fermer l’Å“il et se font du mauvais sang pour tout. Autrement ils seraient pas justes. »

« -Qu’est-ce que je suis devenue moche,Momo.
Je me suis mis en colère,parce qu’on n’a pas le droit de dire du mal d’une femme qui est vieille et malade.Je trouve qu’on ne peut pas juger tout du même Å“il, comme les hippopotames ou les tortues qui ne sont pas comme tout le monde.
Elle a fermé les yeux et elle a eu des larmes qui ont coulé mais je ne sais pas si c’était parce qu’elle pleurait ou si c’étaient les muscles qui se relâchaient.
-Je suis monstrueuse,je le sais bien.
-Madame Rosa,c’est seulement parce que vous ressemblez pas aux autres. »

« Tu es un garçon très intelligent, très sensible, trop sensible même. J’ai souvent dit à Madame Rosa que tu ne seras jamais comme tout le monde. Quelquefois, ça fait des grands poètes, des écrivains, et quelquefois…des révoltés. Mais rassure-toi, cela ne veut pas dire du tout que tu ne seras pas normal… »

Ensuite il m’a offert « Si c’est un homme » de Primo Levi. Un livre qui nous marque par la qualité du témoignage de l’horreur humaine, et qui nous pousse a rester humble quand aux aléas du quotidien. Il nous pousse a vivre pleinement chaque sentiment, a savourer chaque aliment, a nous sentir vivant tout simplement.
Quelques extraits du livre qui m’ont marqués :

« Nous découvrons tous tôt ou tard dans la vie que le bonheur parfait n’existe pas, mais bien peu sont ceux qui s’arrêtent à cette considération inverse qu’il n’y a pas non plus de malheur absolu. Les raisons qui empêche la réalisation de ces deux états limites sont du même ordre : elles tiennent à la nature même de l’homme, qui répugne à tout infini. Ce qui s’y oppose c’est d’abord notre connaissance toujours imparfaite de notre avenir; et cela s’appelle, selon les cas, espoir ou incertitude du lendemain. C’est aussi l’assurance de la mort qui fixe un terme à la joie comme à la souffrance. Ce sont enfin les inévitables soucis matériels, qui, s’ils viennent troubler tout bonheur durable, sont aussi de continuels dérivatifs au malheur qui nous accable et, parce qu’ils le rendent intermittent, le rendent du même coup supportable. »

« …Car son regard ne fut pas celui d’un homme à un autre homme; et si je pouvais expliquer à fond la nature de ce regard, échangé comme à travers la vitre d’un aquarium entre deux êtres appartenant à deux mondes différents, j’aurais expliqué du même coup l’essence de la grande folie du troisième Reich.
Tout ce que nous pensions et disions des Allemands prit forme en cet instant. Le cerveau qui commandait à ces yeux bleus et à ces mains soignées disait clairement : « Ce quelque chose que j’ai là devant moi appartient a une espéce qu’il importe sans nul doute de supprimer. Mais dans le cas présent, il convient auparavant de s’assurer qu’il ne renferme pas quelque élément utilisable.» »

Alors j’ai été à Dachau (1933-1945), j’ai été voir l’horreur de mes propres yeux. Je n’ai pas vraiment les mots pour vous décrire les baraques où les prisonniers dormaient, encore moins pour la chambre à gaz et les fours crématoires…
Enfin juste qu’il faisait froid, que tout était froid, et que je ne comprends toujours pas pourquoi l’histoire a pu nous laisser ça…
Que OUI, l’inimaginable violence, l’insoutenable horreur, fut prospère 12 années durant le troisième Reich. 12 ans à Dachau, ne l’oublions pas !
Et nous nous posions tous cette question, si évidente une fois qu’il est trop tard ! Comment cela a t-il pu arriver sans que l’on ne puisse l’arrêter ?
Et je regarde le monde d’aujourd’hui…
Et si nous faisions en sorte qu’il ne soit plus jamais trop tard !

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Arbeit macht frei / Le travail rend libre

22/01/2016:
Après cette journée dans un passé remplit d’inhumanité et de folie destructrice. J’ai eu besoin de m’évader, de me changer les idées. J’avais envie de me sentir libre et loin de tout.
Il n’y a pas de meilleur endroit pour ça que la montagne et ses longues pentes enneigées. On s’y sent libre, impressionné par ce calme et cette grandeur.
Ce sentiment d’humilité que je ressent quand je regarde le sommet,et que je laisse le silence m’emporter dans cette imprévisible beauté.
Encore une fois, elle ma laissé rêveur…

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English:
Blessed are the simple-minded … There are ideas, memories, and questions that lurk in my thoughts. Am I unhappy so far?
I asked santa-clause for good books. Then he offered me two and he did not disappointed me !
The first « Life ahead » of Émile Ajar is a lesson in tolerance and love. It is the vision of a boy « 10 years » about life, religion and love. He speaks with sincerity of all these issues that we often speak carefully and retained, such as Jews, Muslims, prostitution, social services, poverty, ugliness, solitude and oblivion. This is the kind of book that gives us the desire to enjoy life.
A few part from the book which made me more:

« We slept next to the sleep of the just. Me, I’ve been thinking about it and I think Mr. Hamil  was wrong when he said that. I think it’s the bad people that sleep the best , because they do not care, but that the good personn can not close there eyes and are concern for everything. Otherwise they would not be just. « 

« -What I became ugly, Momo.
I am angry because we have no right to speak about a woman who is old and ill. I think we can not judge everything as the same, like the hippos or turtles are not like everyone else.
She closed her eyes and she had tears flowed but I don’t know if it was because she was crying or if it was the muscles were relaxed.
-I’m Monstrous, I know.
He said: Madam Rosa, it’s only because you look like no other. « 

« You’re a very smart boy, very sensitive, too sensitive even. I have often said to Mrs. Rosa that you will never be like everyone else. Sometimes it’s great poets, writers, and sometimes the … revolted. But do not worry, this does not mean at all that you will not be normal … « 

Then he offered me « If This Is a Man » by Primo Levi. A book that marks us with the quality of the evidence about the human horror, and that drives us to stay humble with  the issues of everyday life. It pushes us to live fully every feeling, to enjoy each food, to simply feel alive.
A few part from the book that marked me:

« We find all sooner or later in life that perfect happiness doesn’t exist, but few are those who stop to reverse this consideration that there is no absolute evil. The reasons that prevents the achievement of these two limit states are similar: they take to the nature of man, which is repugnant to all infinite. The first reason it is first our always imperfect knowledge of our future, and it’s called, depending on the case, hope or unknown about the future. It is also the assurance of death which sets an end to joy as the suffering. This is finally the inevitable material cares, which, if disturb any lasting happiness, are also derivatives of continual misfortune that overwhelms us and, because they make intermittent, make it bearable even the blow.  »

« … This look was not the one of a man to another man; and if I could fully explain the nature of this look, as exchanged through the glass of an aquarium between two beings belonging to two worlds different. I would have explained the same time the essence of the great insanity of the third Reich.
Everything we say and think about Germans took shape right now. The brain in command at those blue eyes and those manicured hands clearly said: « This thing I have in front of me is belonging to a species that it’s not important to remove. But in this case, it’s previously necessary to ensure it doesn’t contain any usable skills. « 

Then I went to Dachau (1933-1945), I went to see the horror of my own eyes. I do not really have the words to describe the barracks where the prisoners slept, no much less for the gas chambers and crematoria …
Finally, just that it was cold, everything was cold, and I still do not understand how history could had leave us this …
That YES, the unimaginable violence, the unbearable horror, was successful 12 years during the Third Reich. 12 years in Dachau, do not forget!
And everyone were asking this question, so obvious once it’s too late! How does this could happen without anyone able to stop it?
And I’m looking at the world today …
And If we would act in case of that , it will be never too late again !

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« Work give freedom » Dachau

01.22.2016:
After that day in the past, filled with inhumanity and destructive madness. I needed to get away to clear my head. I wanted to feel free and far from everything.
There is no better place for that than the mountains and long snowy slopes. It feels free, impressed by this calm and greatness.
This sense of humility that I feel when I look at the top, and I let the silence take me in this unpredictable beauty.
Again, it left me dreamer …

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