L'ennemi.
Washinton ask how?
Face à la misère et sa dure réalité, j’ai eu peur de laisser en Haïti un peu de mon optimisme pour un monde meilleur. J’ai eu peur de laisser un peu de ma conviction, de pouvoir être un acteur de ce changement positif. J’ai eu peur de ne plus croire en vous, en nous, en moi alors que c’est ensemble que nous y parviendrons.
Mais j’avais tort. Car j’ai vu des personnes qui regardent vers l’avenir, qui sont persuadés qu’ils peuvent construire un futur plus ensoleillé. Et c’est une vraie leçon de vie, à laquelle j’ai eu la chance de participé. Si nous voulons du changement, il ne faut pas l’attendre des autres. Ils n’ont rien et ils croient en tout, nous avons tout et nous ne croyons plus en rien…
Je suis rentré et tu m’as laissé des rêves plein la tête. Si seulement je pouvais oublier qu’un jour tout s’arrête. Mis à part mes rêves qui dans l’éternité, à la fin, se jettent.
Je voulais vous raconter cette histoire pour illustrer ce que je viens d’écrire.
Face à la misère et sa dure réalité, j’ai eu peur de laisser en Haïti un peu de mon optimisme pour un monde meilleur. J’ai eu peur de laisser un peu de ma conviction, de pouvoir être un acteur de ce changement positif. J’ai eu peur de ne plus croire en vous, en nous, en moi alors que c’est ensemble que nous y parviendrons.
Mais j’avais tort. Car j’ai vu des personnes qui regardent vers l’avenir, qui sont persuadés qu’ils peuvent construire un futur plus ensoleillé. Et c’est une vraie leçon de vie, à laquelle j’ai eu la chance de participé. Si nous voulons du changement, il ne faut pas l’attendre des autres. Ils n’ont rien et ils croient en tout, nous avons tout et nous ne croyons plus en rien…
Je suis rentré et tu m’as laissé des rêves plein la tête. Si seulement je pouvais oublier qu’un jour tout s’arrête. Mis à part mes rêves qui dans l’éternité, à la fin, se jettent.
Je voulais vous raconter cette histoire pour illustrer ce que je viens d’écrire.
Des histoires à vous raconter, j’en aurais jamais assez.
Comme c’est difficile d’en choisir une d’Haïti…
» J’ai passé deux semaines à New York début juillet avec des jeunes du monde entier. Un jeune Albanais, passionnant de savoir, m’a prêté son livre, les fleurs du Mal de Baudelaire. Nous avons finalement fait un échange et j’ai pu garder le recueil de poèmes contre un livre de Kundera.
Juxhin mon ami d’albanie ! Merci à toi !
Arrivé en Haïti quelques semaines plus tard, je donne les livres de contes pour enfants que j’avais apporté de France. Et j’y ajoute le livre de Baudelaires pour les plus grands.
Une semaine plus tard ,alors que j’accompagne un jeune chez le médecin, je sors le livre de Baudelaire de mon sac en attendant le rendez-vous. C’est alors que son grand-frère, âgé de 15 ans, me dit qu’il aime beaucoup ce livre !
Agréablement surpris je lui pose une question :
– Dis-moi quel est ton poème préféré ?
– C’est l’ennemi !
– Je ne le connais pas, montre-le-moi !
– Voilà, lis :
L’ennemi
Ma jeunesse ne fut qu’un ténébreux orage,
Traversé çà et là par de brillants soleils ;
Le tonnerre et la pluie ont fait un tel ravage,
Qu’il reste en mon jardin bien peu de fruits vermeils.
Voilà que j’ai touché l’automne des idées,
Et qu’il faut employer la pelle et les râteaux
Pour rassembler à neuf les terres inondées,
Où l’eau creuse des trous grands comme des tombeaux.
Et qui sait si les fleurs nouvelles que je rêve
Trouveront dans ce sol lavé comme une grève
Le mystique aliment qui ferait leur vigueur ?
– O douleur ! ô douleur ! Le Temps mange la vie,
Et l’obscur Ennemi qui nous ronge le cœur
Du sang que nous perdons croît et se fortifie !
Charles Baudelaire
Les Fleurs du mal
Je suis resté sans voix….
